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Biodiversité

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La biodiversité des prairies encore bien vivace en Moselle

En 2015, des diagnostics floristiques des prairies ont été réalisés pour en vérifier la diversité et le résultat est plutôt encourageant.

Le cahier des charges de la Mesure Agro-Environnementale et Climatique (MAEC) Systèmes Herbagers et Pastoraux impose d’avoir 30 % de prairies en surfaces cibles, c'est-à-dire des prairies ayant une certaine diversité floristique. Sur ces surfaces en herbe, au moins quatre plantes, issues d’une liste de vingt, doivent être présentes tout au long de la traversée de la parcelle.

Des plantes représentatives d’une gestion extensive

Les plantes de la liste définie à l’échelle du territoire de la Moselle, sont représentatives du mode de gestion de la prairie. En cas de trop forte fertilisation, de fauche trop précoce ou de surpâturage, ces plantes vont progressivement disparaître de la flore parcellaire. Selon une étude réalisée par l’INRA, on trouvera un nombre suffisant de plantes préférentiellement sur des prairies de fauche, fauchées après le 15 mai et dont la fertilisation est inférieure à cinquante unités d’azote par hectare. Les prairies exclusivement pâturées, surtout celles utilisées dès la sortie des bâtiments sont moins favorables au développement d’une flore diversifiée.

Dans ce cadre, la Chambre d’agriculture de la Moselle a proposé des diagnostics floristiques aux exploitants. Une trentaine de diagnostics ont été réalisés. Dans la plupart des cas, les 30 % de surfaces cibles ont été trouvées. En moyenne, entre cinq et dix parcelles sélectionnées parmi les plus extensives de l’exploitation ont été inventoriées. 10 et 20 % ne disposaient pas de la flore recherchée. Mais pour les autres, la diversité floristique était parfois surprenante.

Une diversité floristique insoupçonnée

De quatre à quinze plantes par parcelle, la moyenne se situe à cinq, avec la découverte de prairies à Orchidées que les agriculteurs ne soupçonnaient même pas. De quoi se rassurer quant à la biodiversité présente sur les exploitations mosellanes.

Les Trèfles, les Centaurées, les Achillées et les Lotiers sont les plantes les plus retrouvées, aves les Silènes pour les prairies humides. A l’inverse, les relevés ont confirmé que la petite Pimprenelle, les Scabieuses et les Orchidées, par exemple, ne s’expriment que sur les prairies les plus extensives.

Les agriculteurs se sont montrés très intéressés par le diagnostic. Plus habitués aux adventices des cultures, les exploitants ont appris à reconnaître d’autres espèces. Ces inventaires ont également changé le regard qu’ils avaient sur leurs prairies, avec une certaine fierté devant ce patrimoine floristique insoupçonné.

La Chambre d’agriculture a également proposé, aux exploitants qui le souhaitaient, une formation pour réaliser le diagnostic de leurs parcelles eux-mêmes. Quarante personnes ont choisi cette voie. Après deux heures de formation, la reconnaissance des plantes de la liste ne leur paraissait plus insurmontable. En effet, la détermination des plantes de la liste s’arrêtant au genre (Trèfle par exemple) et non à l’espèce (Trèfle blanc) leur reconnaissance est assez aisée. Toutefois, ces plantes n’étant pas toutes en fleurs au même moment des confusions sont parfois possibles.

Bilan de ces opérations : malgré les accusations récurrentes d’intensification des pratiques, on constate que sur la majorité des exploitations herbagères diagnostiquées, un tiers des prairies au moins sont suffisamment extensives pour laisser une flore diversifiée s’exprimer.